Nymphoplastie : réduction des petites lèvres
Introduction
Les petites lèvres de la vulve féminine ont non seulement un rôle esthétique dans notre société actuelle, où le sexe n’est plus un tabou, mais également physiologique. En effet, les petites lèvres permettent de maintenir le vagin dans un milieu humide, et ainsi de maintenir une flore bactérienne spécifique.
La nymphoplastie est la réduction d’une hypertrophie des petites lèvres de la vulve féminine.
L’hypertrophie des petites lèvres n’est pas définie par une taille de minimum de petites lèvres, mais par des petites lèvres développées, et entrainant une gêne dans la vie quotidienne (gênes à l’habillage, lors de la pratique de certains sports, dans la vie sexuelle…). Cette hypertrophie peut être uni ou bilatérale.
Il existe différentes étiologies à l’hypertrophie labiale :
- l’hypertrophie primaire juvénile, la plus fréquente, qui apparaît à la puberté
- l’hypertrophie post-accouchement
- l’hypertrophie post-ménopause
La nymphoplastie peut se pratiquer dès la fin de la puberté, et sans limite d’âge
2 techniques chirurgicales dominent pour la réduction des petites lèvres vulvaires :
- la résection triangulaire, ou cunéiforme, ou technique de Paniel : elle permet d’enlever l’excédent labial par une résection triangulaire, puis une suture est réalisée entre les 2 morceaux restants. Elle présente l’avantage de conserver l’hyperpigmentation naturelle du bord libre des petites lèvres, mais présente cependant un risque important de désunion (ouverture de la cicatrice)
- la résection longitudinale : elle permet l’exérèse à la demande du bord libre des petites lèvres. Elle présente les avantages de donner de très bons résultats, avec un risque de désunion quasi-nul. Cependant, cette technique entraine une résection de la zone hyperpigmentée naturelle des petites lèvres
Oui on peut y associer des gestes, comme une augmentation des grandes lèvres, une augmentation du point G, ou encore une hyménoplastie
Comme toute chirurgie, le risque zéro n’existe pas. Même si ces complications sont rares, elles restent cependant possibles. Ces complications, si elles sont bien traitées, ne laissent la plupart du temps aucune séquelle.
Complications générales :
- liées à l’anesthésie
- hématome
- infection, rares
Concernant la nymphoplastie :
- le principal risque est la désunion en cas de résection cunéiforme
Avant l’intervention :
Deux consultations préopératoires espacées de 15 jours sont nécessaires avec le chirurgien, et au moins une consultation auprès d’un médecin anesthésiste.
Durant ces consultations :
- les réelles motivations de la patiente seront évaluées
- des photos seront prises
- les caractéristiques de l’intervention seront définies (discussion de la technique à réaliser, autre intervention associée)
- un devis personnalisé sera remis
- une feuille d’information sera donnée à la patiente (voir la feuille d’informations)
Il est recommandé d’arrêter le tabac 1 mois avant l’intervention et 2 mois après.
L’arrêt des anticoagulants et/ou antiagrégants plaquettaires doit être réalisé 1 semaines avant l’intervention.
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention se déroule sous anesthésie générale ou anesthésie locale avec sédation, et se fait en chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire que la patiente entre le matin et ressort le soir-même.
L’opération se fait en position gynécologique, et dure en moyenne 45 minutes à 1 heure.
Le postopératoire :
- Les suites postopératoires sont généralement peu douloureuses, et des antalgiques sont prescrits, de manière à bien contrôler la douleur
- Les douches sont autorisées dès le lendemain de l’intervention avec un savon intime, et sont à réaliser 2 fois par jour
- Il faut éviter la macération en se séchant totalement après chaque douche et en portant des vêtements amples
- une protection est à appliquer dans le slip de manière à éviter les frottements, et absorber les légers saignements qui peuvent durer 48 heures après l’intervention
- Les sutures sont réalisées par un fil résorbable. Aucun point de suture n’est donc à retirer
- Une convalescence de 2 à 5 jours est conseillée en postopératoire immédiat en fonction de l’activité professionnelle de chaque patiente.
- Les activités sexuelles sont proscrites durant 4 semaines
- La pratique de sport est déconseillée durant 4 semaines après l’intervention
- Des consultations postopératoires sont planifiées avec le chirurgien. Le patient est généralement revu une fois par semaine jusqu’à cicatrisation complète, puis à 1, 3, 6 et 12 mois
Tarifs et prise en charge
La nymphoplastie est généralement prise en charge par la sécurité sociale.
Elle peut donc être remboursée par la sécurité sociale et par les mutuelles en fonction du contrat souscrit. Dans ce cas, l’hospitalisation ainsi que les frais de l’intervention peuvent être pris en charge. Ne restent donc à la charge du patient que les honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste non pris en charge par les mutuelles.