L'augmentation mammaire par implants

Introduction

L’augmentation mammaire est l’une des interventions les plus pratiquées en chirurgie plastique et esthétique. L’essor du « culte du corps », ainsi que l’évolution constante de la qualité*, de la forme et de la texture des prothèses ont permis une banalisation de cette intervention qui, bien réglée et programmée, ne dure pas plus d’une heure et quart.

*Le scandale des prothèses PIP a entrainé une surveillance renforcée du contrôle de la qualité des implants mammaires de la part de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

L’augmentation mammaire permet d’accroitre le volume d’une poitrine lorsque celle-ci est jugée insuffisante, ou de corriger une poitrine abimée et insuffisante, fréquemment secondaire à une perte de poids.

Une hypotrophie mammaire peut être liée à différentes causes : défaut de développement glandulaire à l’adolescence, perte de poids ou dérèglement hormonal.

L’augmentation mammaire n’est indiquée qu’à la fin du développement mammaire, c’est-à-dire à la fin de l’adolescence. Il existe plusieurs indications à l’augmentation mammaire :

  • Hypotrophie mammaire
  • Agénésie mammaire
  • Poitrine tombante (ptôse mammaire). Si celle-ci est légère, un implant mammaire peut, en augmentant le volume, corriger ce défaut
  • Seins tubéreux (malformation mammaire des quadrants internes entrainant une hypotrophie mammaire dysharmonieuse)
  • Reconstructions mammaires dans les suites de cancers ayant entraîné une mastectomie (ablation totale du sein)
  • Asymétries mammaires

Nombreux sont les facteurs propres à l’implant mammaire, permettant d’obtenir le résultat attendu :

Le volume

Il est fonction de la morphologie de la patiente ainsi que de son désir.

Le volume d’un implant mammaire varie de 150 cc à plus de 600 cc, sachant que la moyenne des implants posés est d’environ 300 cc.

La forme

Il existe 2 formes d’implants mammaires :

– Les implants anatomiques :

En forme de goutte, ils permettent d’offrir au sein une forme plus naturelle qu’avec des implants ronds. Les nombreuses tailles et projections de ces prothèses permettent dans la plupart des cas de s’adapter à la morphologie de la patiente.

Leur principal inconvénient qui reste cependant exceptionnel, est le risque de rotation de l’implant.

Ces implants ont été actuellement retirés du marché

– Les implants ronds :

Implants dont la base est égale à la hauteur, ils permettent de galber la partie supérieure du sein, et donc de lui donner un effet push-up. Ils présentent cependant l’avantage de pouvoir tourner sur eux-mêmes sans risquer de déformer le sein.

L’enveloppe

Souple, élastique et imperméable, elle peut être lisse ou micro-texturée ou macro-texturée. Généralement lisse ou micro-texturée pour les implants ronds, et micro ou macro-texturée pour les prothèses anatomiques, aujourd’hui retirées du marché. Cette texture permet de fixer la prothèse, et ainsi éviter toute rotation, notamment dans le cas des prothèses anatomiques. Une mousse de polyuréthane peut être intégrée à cette enveloppe. Elle permet de mieux fixer la prothèse et surtout limiter le phénomène de coque, complication cependant très rare, mais cette texture a également été retirée du marché en 2019.

Le contenu

L’objectif est de reproduire un toucher le plus naturel possible à la palpation, tout en assurant une sécurité maximale à la patiente en cas de rupture. Il existe deux types de contenus prothétiques :

– Le gel de silicone : il présente une consistance gélifiée, plus ferme que le sérum physiologique, se rapprochant ainsi d’un toucher parfaitement naturel. En cas de rupture, grâce à l’évolution constante des implants et du silicone, ce dernier ne migre plus, réduisant ainsi le risque de complications, et de déformation du sein. Même s’il est nécessaire de changer un implant rompu, il n’existe aucune urgence absolue à opérer. Cette consistance réduit également très significativement la sensation de « vagues » au toucher par rapport aux prothèses en sérum physiologique, donnant ainsi un aspect naturel. Il existe différents types de gels. Le gel cohésif, est lui moins ferme, permettant un toucher plus naturel.

– Le sérum physiologique : ils n’est quasiment plus utilisé de nos jours, donnant un résultat très peu naturel au toucher. Ces implants donnent de plus des vagues, diminuant l’aspect naturel du sein. En cas de rupture, le sérum physiologique est totalement absorbé par l’organisme, donc sans aucun danger, mais le sein va brutalement se vider, donnant ainsi un aspect inesthétique. Les prothèses en sérum physiologique présentent pour seul avantage une incision légèrement moins longue que lors de la mise en place d’un implant en silicone (mesurant environ 4 cm), l’implant étant rempli durant l’intervention par le chirurgien lui-même. Enfin, la durée de vie d’une prothèse en sérum physiologique est moins longue que celle d’une prothèse en silicone.

La marque

Différentes marques d’implants sont utilisées en France (Allergan, Sebbin, Mentor, Eurosilicone…). Toutes présentent cependant une autorisation de l’ANSM, et sont soumises à un contrôle rigoureux, ainsi qu’à un marquage CE (Communauté européenne).

Quelle incision ?

Les implants peuvent être insérés par 3 incisions différentes :

  • Incision sous-mammaire : elle mesure environ 4 cm, et se situe dans le sillon sous-mammaire (sillon situé sous le sein). Cette cicatrice est très peu visible, et est cachée dans le soutien-gorge
  • Incision hémi-péri-aréolaire inférieure : située à la jonction peau/plaque aréolo-mamelonnaire à sa partie inférieure
  • Incision axillaire : cachée sous le bras, elle présente cependant l’inconvénient d’être visible lorsque la patiente est en débardeur

Comment mettre l’implant ?

Il existe 3 façons différentes de positionner l’implant :

  • Sous-musculaire : la prothèse est mise derrière le muscle grand pectoral. Les suites opératoires sont généralement légèrement plus douloureuses la première semaine, mais l’implant est placé plus profondément, ce qui donne un effet plus naturel, et limite sa visibilité dans sa partie supérieure, surtout chez les patientes minces
  • Pré-musculaire : la prothèse est mise en avant du muscle grand pectoral, en arrière de la glande mammaire
  • En dual plan : cette technique récente est utilisée par grand nombre de chirurgiens plasticiens. L’implant est placé derrière le muscle pour sa partie supérieure et derrière la glande pour sa partie inférieure. Ce placement est réalisé en décollant le muscle grand pectoral de la glande mammaire, et permet ainsi de donner un aspect plus naturel au sein, la partie supérieure de l’implant étant écrasée par le muscle, et donc moins bombée.

L’injection de graisse ou lipofilling

Très à la mode, l’injection de graisse est principalement utilisée pour une augmentation mammaire modérée. Il s’agit d’une technique 100% naturelle, permettant d’augmenter le volume mammaire à partir de tissu adipeux autologue, c’est-à-dire la graisse de la patiente prélevée par la lipoaspiration, puis réinjectée après centrifugation dans la poitrine.

Cette technique nécessite en revanche une quantité suffisante de graisse à prélever afin de pratiquer cette intervention.

Elle présente cependant de nombreux avantages : augmentation parfaitement naturelle de la poitrine, avec très peu de cicatrices perceptibles, sans la mise en place de corps étranger. Cette technique permet également de lipoaspirer les zones présentant un excédent graisseux. Les cellules graisseuses étant vivantes, leur volume varie avec la prise ou la perte de poids de la patiente y compris en postopératoire.

La Haute Autorité de Santé, considère actuellement que le lipofilling mammaire esthétique peut être réalisé sans limite d’âge. La seule contre-indication de cette technique chirurgicale est la symétrisation par cette technique du sein contro-latéral au décours d’une chirurgie carcinologique mammaire.

L’augmentation mammaire composite

Il s’agit d’une augmentation mammaire par implants, associée à un lipofilling. L’intérêt de cette association est principalement d’atténuer la marche d’escalier pouvant exister à la partie supérieure de l’implant mammaire chez les patientes minces. Il n’est dans ce cas pas nécessaire de réinjecter beaucoup de tissu adipeux.

Le Macrolane ®

Il s’agit d’une augmentation mammaire par injection d’acide hyaluronique. Elle est interdite en France depuis 2011, en raison du risque d’infection, et surtout du risque de perturbation du dépistage de cancer mammaire.

Il était autrefois conseillé de les changer tous les 10 ans, mais grâce à leur constante évolution, leur durée de vie n‘est plus limitée, et il n’est plus nécessaire de les changer que lorsque les prothèses sont rompues, ou qu’un autre geste chirurgical est envisagé sur le sein. C’est pour cette raison qu’un suivi annuel est recommandé.

Avant l’intervention :

Deux consultations préopératoires espacées de 15 jours sont nécessaires avec le chirurgien, et au moins une consultation auprès d’un médecin anesthésiste.

Durant ces deux consultations :

  • des photos seront prises
  • des examens de dépistage seront réalisés (mammographie et/ou échographie)
  • les caractéristiques de l’augmentation mammaire seront définies (volume, type de remplissage de l’implant, mise en place de l’implant, localisation de la cicatrice…)
  • une feuille d’informations sera donnée à la patiente (voir la feuille d’informations)
  • un devis personnalisé sera remis
  • des bas de contention à porter durant l’intervention et un soutien-gorge seront prescrits

Il est recommandé d’arrêter le tabac 1 mois avant l’intervention et 2 mois après.

L’arrêt des anticoagulants et/ou antiagrégants plaquettaires doit être réalisé 1 semaines avant l’intervention.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale. L’entrée se fait le matin de l’intervention, et celle-ci se déroule en ambulatoire, c’est-à-dire que la sortie se fait le soir même, mais dans certains cas, une nuit d’hospitalisation est préconisée.

L’opération se fait en position semi-assise, et dure en moyenne 1 heure. En fin d’intervention, un pansement compressif est mis en place, et enlevé le lendemain.

Un drain (permettant d’aspirer le sang) peut ou non être mis en place au cas par cas.

Le postopératoire :

Immédiat :

  • Un œdème et des ecchymoses sont présents en postopératoire, et peuvent persister durant plusieurs semaines
  • Si des drains ont été mis en place, ils sont enlevés dans la plupart des cas le jour même ou le lendemain
  • Les suites postopératoires peuvent être douloureuses, surtout si la prothèse est placée derrière le muscle. Des antalgiques sont prescrits, de manière à bien contrôler la douleur
  • Les douches sont autorisées dès le lendemain de l’intervention
  • Les sutures sont réalisées par un surjet intradermique résorbable. Les extrémités du fil sont enlevées une fois la cicatrisation acquise
  • Une convalescence de 5 à 10 jours est conseillée en postopératoire immédiat en fonction de l’activité professionnelle de chaque patiente
  • Certains symptômes doivent alerter la patiente en postopératoire :
    • Une fièvre supérieure à 38°C
    • Un sein qui devient très douloureux
    • Un sein qui devient brutalement plus volumineux que l’autre
    • Un sein qui devient rouge et chaud
    • Une cicatrice qui se désunit (s’ouvre)

Sur le long terme :

  • Le soutien-gorge de contention prescrit en préopératoire est à garder 1 mois jours et nuits en postopératoire immédiat, puis 1 mois 12 heures/jour
  • La pratique de sport est déconseillée durant 6 semaines après l’intervention
  • Des consultations postopératoires sont planifiées avec le chirurgien. La patiente est généralement revue une fois par semaine jusqu’à cicatrisation complète, puis à 1, 3, 6 et 12 mois. Il est ensuite conseillé de consulter pour une surveillance tous les 2 ans, et rapidement en cas de choc violent, ou d’apparition de symptôme (douleur, déformation, apparition d’une induration)
  • Un suivi radiologique par mammographie, échographie et/ou IRM doit être régulièrement réalisé en plus du suivi clinique par le chirurgien plasticien et le gynécologue, afin de vérifier l’intégrité des implants. Le dépistage classique du cancer du sein doit de plus être réalisé
  • L’exposition de la cicatrice au soleil et aux UV est déconseillée durant 1 an après l’intervention. Le risque est une pigmentation définitive et inesthétique de la cicatrice
  • En cas d’imperfection de résultat (asymétrie, coque, ptôse), une retouche est réalisable 4 à 6 mois après l’intervention

Tarifs et prise en charge

L’augmentation mammaire est dans la plupart des cas une intervention chirurgicale à visée esthétique, donc non prise en charge par la sécurité sociale, sauf dans certains cas : agénésie mammaire (c’est-à-dire poitrine ne remplissant pas un bonnet A), ou malformation mammaire (seins tubéreux ou asymétrie mammaire). Dans ces cas, une demande d’entente préalable est remise à la patiente afin d’obtenir un accord de prise en charge par la sécurité sociale.

Cette potentielle prise en charge chirurgicale est déterminée lors de la première consultation par le chirurgien, et en cas d’accord de la sécurité sociale, une partie sera prise en charge par celle-ci et par la mutuelle en fonction du contrat souscrit.

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