Les seins tubéreux
Introduction
Les seins tubéreux sont une malformation mammaire souvent méconnue des patientes, entrainant une absence de formation de la partie inférieure des seins. Ces derniers se développent dans un « tube fibreux », leur donnant une forme tubulaire, fréquemment associée à de grosses aréoles. Cette malformation, très souvent mal vécue par les patientes, est à l’origine de complexes importants, tant sur les plans physique que psychologique.
Le sein tubéreux, sont liés à un défaut de formation du sein celui-ci se développant dans un tube fibreux. Cette malformation peut associer différentes caractéristiques :
- sein tubulaire
- hypotrophie mammaire
- aréole de grande taille
- base du sein rétrécie, liée à un sillon sous-mammaire ascencionné, entrainant un segment III rétréci (distance entre la partie inférieure de l’aréole et le sillon sous-mammaire)
- asymétrie mammaire
Il existe 3 stades dans la classification des seins tubéreux :
- stade 1 : défaut de développement de quadrant inféro-interne, l’aréole regarde vers le bas et en dedans, le volume est généralement normal, parfois hypertrophique
- stade 2 : défaut de développement des 2 quadrants inférieurs (interne et externe), l’aréole regarde vers le bas, le segment III est très court, le sein généralement hypotrophique
- stade 3 : défaut de développement des 4 quadrants, le sein présente typiquement cet aspect tubulaire
Quel que soit le stade, l’objectif est de redonner au sein une forme et un volume naturels.
Pour cela, différentes techniques sont réalisables :
- l’augmentation mammaire en cas d’hypotrophie associée :
- par implants mammaire. Celle-ci sera fréquemment associée à une plastie glandulaire de manière à dérouler et remplir le segment III, situé entre le pôle inférieur de l’aréole et le sillon sous-mammaire, type plastie glandulaire de Puckett
- par lipofilling mammaire, c’est-à-dire injection de graisse autologue. En cas de lipoméries présentes chez la patiente, cette technique de plus en plus utilisée, permet de donner les résultats les plus naturels, et présente l’avantage de bénéficier d’une lipoaspiration
- la réduction du diamètre de l’aréole, par réalisation d’un round block
- en cas de ptôse associée, une cure de ptôse peut également être réalisée
- réduction mammaire en cas d’hypertrophie mammaire
Dans tous les cas, la destruction (ou exérèse en cas d’hypertrophie mammaire) du tube fibreux doit être réalisée dans sa totalité, de manière à permettre au sein de récupérer une forme naturelle.
Les complications de cette chirurgie sont très rares, cependant non nulles.
Elles sont fonctions de la technique utilisée pour traiter cette malformation, et spécifiques de chaque méthode (augmentation mammaire par implants, lipofilling, cure de ptôse, réduction mammaire, round block)
En cas de seins tubéreux de stade 3, la chirurgie donne de très bons résultats, cependant, parfois, une seconde chirurgie peut être nécessaire afin de réaliser quelques retouches, liées à la malformation (double sillon, aréole élargie)
Avant l’intervention :
Une ou deux consultations préopératoires espacées de 15 jours sont nécessaires avec le chirurgien, et au moins une consultation auprès d’un médecin anesthésiste.
Durant cette (ces) consultation(s) :
- des photos seront prises
- des examens de dépistage seront réalisés (mammographie et/ou échographie)
- les caractéristiques de l’intervention seront définies (technique recommandée, cicatrices postopératoires, gestes associée, taille du bonnet…)
- une feuille d’informations sera donnée à la patiente (voir la feuille d’informations)
- des bas de contention à porter durant l’intervention et un soutien-gorge seront prescrits
- un devis personnalisé sera remis
Il est recommandé d’arrêter le tabac 1 mois avant l’intervention et 2 mois après.
L’arrêt des anticoagulants et/ou antiagrégants plaquettaires doit être réalisé 1 semaines avant l’intervention.
Comment se déroule l’intervention ?
- L’intervention se déroule sous anesthésie générale. L’entrée se fait le matin de l’intervention, et dure en général 24 heures.
- L’opération se fait en position semi-assise, et dure en moyenne 1h30 à 2h. En fin d’intervention, un pansement compressif est mis en place, et enlevé le lendemain.
- Un drain (permettant d’aspirer le sang) peut ou non être mis en place au cas par cas.
Le postopératoire :
- Si des drains ont été mis en place, ils sont enlevés dans la plupart des cas le lendemain
- Les suites postopératoires sont généralement peu douloureuses, et des antalgiques sont prescrits, de manière à bien contrôler la douleur
- Les douches sont autorisées dès le lendemain de l’intervention
- Les sutures sont réalisées par un surjet intradermique résorbable. Seules les extrémités du fil sont enlevées une fois la cicatrisation acquise
- Une convalescence de 5 à 15 jours est conseillée en postopératoire immédiat en fonction de l’activité professionnelle de chaque patiente. Un arrêt de travail est remis en cas de prise en charge par la sécurité sociale
- Le soutien-gorge de contention prescrit en préopératoire est à garder 1 mois jours et nuits en postopératoire immédiat, puis 1 mois 12 heures/jour
- La pratique de sport est déconseillée durant 6 semaines après l’intervention
- Des consultations postopératoires sont planifiées avec le chirurgien. La patiente est généralement revue une fois par semaine jusqu’à cicatrisation complète, puis à 1, 3, 6 et 12 mois. Il est ensuite conseillé de consulter pour une surveillance tous les 2 ans
- En cas de mise en place d’implants mammaires, ces derniers doivent être surveillés de radiologiquement. Les patientes doivent également, comme l’ensemble de la population féminine en France, bénéficier d’un suivi radiologique dans le cadre du dépistage du cancer du sein (http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-du-sein)
- L’exposition de la cicatrice au soleil et aux UV est déconseillée durant 1 an après l’intervention. Le risque est une pigmentation définitive et inesthétique de la cicatrice
Tarifs et prise en charge
Cette malformation est la plupart du temps prise en charge, cette chirurgie étant considérée comme reconstructrice. En fonction de la technique utilisée pour traiter cette malformation, une demande d’entente préalable peut être demandée par la sécurité sociale avant de confirmer la prise en charge par celle-ci.
En cas de prise en charge, la sécurité sociale rembourse l’hospitalisation et une partie des frais de l’intervention. La mutuelle en rembourse également une partie en fonction du contrat souscrit. Seuls les honoraires restant sont à la charge de la patiente.
Pour chaque patiente, un devis personnalisé sera remis. Celui-ci sera fonction de la malformation, de la technique utilisée, et de la durée de l’intervention.